L'expérience de la Bibliothèque Communautaire Caranguejo Tabaiares (BCCT) au prisme du convivialisme (et réciproquement)
La bibliothèque Communautaire Caranguejos e Tabaiares
http://bibliotecacomunitariact.blogspot.com & http://janou.uniterre.com (aperçu en français)
La BCCT est située dans la communauté Caranguejo-Tabaiares, une favela en plein cœur de la ville de Recife au Brésil. Le quartier est marqué par un fort taux de pauvreté, un faible niveau scolaire, la violence urbaine, la dégradation des conditions environnementales et une insalubrité préoccupante. Malgré tout, il est aussi évident que le quartier détient un riche patrimoine humain qui se matérialise au travers un historique de résistance et des manifestations variées de la culture populaire.
La BCCT a été inaugurée en 2005 à l'initiative de quelques habitants, des jeunes pour la plupart, qui reconnaissent l'importance de l’accès à la lecture. Soulignons qu'ils ne maîtrisent pas cette compétence lorsqu'ils se lancent dans l'aventure de la bibliothèque.
Au fil du temps, la BCCT est devenu le pivot culturel du quartier. Elle a su tisser un nombre impressionnant de partenariats du local à l'international. Beaucoup de celles et ceux qui croisent le chemin de la BCCT en garderont une expérience mémorable...
Le Convivialisme
Une civilisation veut naître
- le convivialisme peut y aider (Edgar Morin)
Le convivialisme se présente comme une recherche, « la recherche d’un art de vivre ensemble qui valorise la relation et la coopération et qui permette de s’opposer sans se massacrer, en prenant soin des autres et de la Nature ». Pas de réponses toutes faites mais une invitation à cheminer ensemble dans notre diversité.
Les convivialistes avancent avec force que nous partageons une seule et même humanité qui doit être respectée dans chacun de nous. Ils proclament que notre plus grande richesse est la richesse de nos rapports sociaux. Ils énoncent que toute politique convivialiste doit permettre à chacun d’affirmer au mieux son individualité singulière. Ils savent qu’on ne peut pas tous être d’accord, qu’il faut donc permettre de se différencier en acceptant et en maîtrisant le conflit. Enfin, ils lancent une salutaire déclaration d’interdépendance que, pour faire lien avec le Brésil, on pourrait traduire en empruntant les mots de Paulo Freire : « Personne ne libère personne. Personne ne se libère seul. Les hommes (et les femmes) se libèrent en communion ».