Dans un premier temps, Sœur Isabelle nous parle de l’artisanat qu’elle a exposé : du poivre récolté par les Pygmées, des robes colorées faites par des sœurs ou par des jeunes filles, ou bien encore des tableaux d’artisans locaux faits en bois de bananier.
Puis elle nous présente les comptes, en soulignant comment a été dépensé l’argent que nous lui avons envoyé. « Du beurre bienvenu dans les épinards » nous a-t-elle dit, qui donne du plaisir au quotidien : des ballons et diverses fournitures pour les élèves, du café lors des rencontres pédagogiques, un complément en nourriture ou transport pour les maîtres qui parcourent des kilomètres à pieds pour une formation pédagogique. Ils enseignent certes mais se chargent aussi de l’adaptation à la vie en groupe et à la vie civile.
Sœur Isabelle fait ensuite un topo sur la période très troublée par la situation politique explosive en Centre Afrique et par le virus qui les avait moins touchés au début et accablés ensuite par deux terribles vagues. Avec beaucoup d’émotion, elle nous narre la violence des rebelles qui ont failli prendre Bangi et de l’allié russe qui manu militari, contrairement à la France et à l’Europe, a ramené un calme précaire. Harassée par la peur et l’instabilité, la population souhaite La Paix.
Puis en images, elle nous montre les différents campements dont elles et ses sœurs s’occupent.
Le campement de la commune d’NGOTTO, avec 12 classes, de la maternelle au CM2. Outre l’apprentissage scolaire, il faut aussi apprendre aux élèves à gérer leur nourriture ; tout un travail de socialisation.
Puis on prend la route pour TOUANJO à 8 kilomètres dans la brousse, là ou les filles sont en « uniforme ».
Par une route vraiment très boueuse voici Zoundode, village très éloigné, né du commerce entre Pygmées et villages voisins. Zone d’analphabétisme, le travail à faire y est donc important. Là une sœur infirmière soigne les plaies souvent importantes.
Nous partons ensuite pour l’école de TOKODE ; 10 kilomètres séparent l’école du village, puis à GRIMA où l’école est en plein air. Ici dans ces lieux très éloignés l’école du campement et celle du village vivent en bonne entente et sœur Isabelle est très contente de cette évolution du comportement même si les différences sociales s’expriment encore.
Le sixième campement est au bout du monde à BONGOLO. Sœur Isabelle ne peut plus s’y rendre car leur vieille voiture a rendu l’âme …
Vient enfin un temps d'échange. Par ses réponses à quelques questions, nous découvrons que :
une semaine culturelle anime les écoles de toute l’Afrique Centrale chaque année. Danses, chants, dessins….toutes les ressources de la tradition et de l’imagination créatrice sont mises à l’honneur.
l’habitat est très diversifié en forme d’igloo pour certaines, en feuilles, en bois plus solide et isolant pour les écoles.
la formation et les journées pédagogiques des enseignants de ces écoles d’intégration ; l’âge des élèves qui parfois très jeunes ont des enfants à charge, font une pause et reprennent ensuite le cours de leurs études en primaire..
Pour terminer elle nous remercie de ce que nous faisons en faveur de la scolarisation des enfants Pygmées Akas et nous la remercions aussi pour cette rencontre très intéressante, émouvante et instructive.
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